Sunday, August 10, 2008

On proteste à Khit El Wed...

Khit El Wed, en avez-vous entendu parler ? Un bourg sur la route entre Haffouz et Kesra, vers Le Kef ! Un bled paumé, pas vraiment, qui profite de la route passante, mais aussi d'une terre riche et fertile... à condition ?!

Je passe par cet endroit de temps à autre, shift oblige, et j'adore... Un vrai petit verger.

De Mars à Mai, les arbres fruitiers; pommiers, abricotiers, amandiers, figuiers... tous de qualité premium... fleuris... font que ça sent agréablement bon, frais...

Mardi après-midi, de passage par Khit El Wed... J'ai pas pu passer ! Il y avait de la fumée, et des véhicules stoppés devant moi... Et dans le sens contraire également... J'ai tout de suite pensé à un accident... Mais non ! La route était barrée, par des pierres, des troncs d'arbres, et... des enfants !!! Tout passage était interdit; risque de jet de pierre !!! Et puis avec un camion de 18m de long tu ne peux même pas faire demi-tour alors... J'suis resté, cloué sur place, assistant à la pseudo émeute des villageois et attendant l'accalmie ! En fait les habitants de Khit El Wed, se sont assemblés, sauf quelques trouillards :-P pour protester contre la négligeance de la délégation de Haffouz et des autorités de la tutelle, ministére de l'agriculture, envers leurs demandes répétitives de remettre en service le systéme d'irrigation, sondage, qu'ils louaient pour 5 DT l'heure... pour leurs plantations qui meurent :-@

Du tchatche m'a permis de comprendre des choses, enfin je pense ! Il y a dans les environs des agriculteurs qui sont pistonés, dit-on, auprès du ministére de l'agriculture et qui se sont permis de détourner l'eau !!! Là on se demande comment une telle injustice a pu se produire ?! Et comment la direction régionale du ministére de l'agriculture s'est laissée faire ?! En plus ses bandits d'agriculteurs ont voulu vendre l'heure d'irrigation à 7 DT !!! C'est le comble... Ils volent et ils vendent, avec une marge comfortable !!! Il y a aussi un autre agriculteur, richissimme certainement, qui lui posséde son propre sondage, mais qui ne veut ou ne peut passer un peu d'eau ! Et puis on raconte aussi qu'en période estivale, la priorité est au Sahel ou la demande en eau est à son summum !!!

C'est ce qu'on raconte...

Alors bien sûr, les forces de l'ordre étaient là; la garde nationale, des agents d'intervention, des officiers, et le délégué de Haffouz, qui, à ce qu'on m'a dit, n'a jamais fait une visite officielle à cette localité ! On a même demandé de dépecher le gouverneur de Kairouan pour venir voir l'état des choses... Bref, la panoplie ! Pour l'anecdote, comme je ne peux vous en priver, lorsqu'on a voulu intervenir pour déplacer les pierres et réouvrir la route, hommes, femmes et enfants se sont mis à hurler; Ben Ali, Ben Ali, Ben Ali et les voici ses agents de sûreté qui reculent en toute douceur, après qu'on a prononcé le mot magique de la bénédiction :-D et puis l'image d'un de ces traîtres entrain de dénoncer ses blédards à un officier, en se dandinant : Regardez monsieur, regardez comme c'est ridicule, la route est fermée, les pauvres gens sont pressés, c'est pas civique ça, c'est pas civique, faites quelque chose...

Et puis je ne sais pas ce qui s'est passé, on a réouvert la route... Et les vannes alors ?! J'ai pas pu avoir l'info... On a commencé à klaxonner derrière parce qu'ils ont attendu plus d'une heure alors... autant en gagner des nanosecondes !!!

4 comments:

Anonymous said...

Voila un bon papier citoyen! Personne n'entend parler de ces coins perdus ni de la détresse de leurs habitants, comme s'ils étaient sur une autre planète. Dommage qu'il n'y ai pas de photos pour illustrer.

Anonymous said...

شكرا جزيلا على هذه المعلومات فمن حق كل تونسي في الداخل او الخارج ان يطلع على مستجداث اينما كانت في الوطن الحبيب لمساندة الاهالي و الوقوف الى جانبهم حتى بالكلمة الطيبة و هذا يذكرنا بما يحدث في مدينة الرديف في الجنوب التونسي فالمدونون ينقلون الاحداث اولا باول خاصة للمغتربين امثالنا فالف شكر....

Anonymous said...

François DE RUGY
Député de Loire-Atlantique

Nantes, le 7 juillet 2008

Madame Rama Yade
Secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme
Ministère des Affaires étrangères
37 quai d’Orsay
75351 PARIS


Madame la Ministre,

J’ai l’honneur d’appeler votre attention sur les évènements qui se déroulent actuellement à Redeyef en Tunisie.

En janvier 2008, des manifestations pacifiques ont débuté dans le bassin minier de Gafsa, au sud-ouest de la Tunisie, pour réclamer du travail et des conditions de vie dignes, dans une région où le chômage est très supérieur à la moyenne nationale. La répression de ces manifestations a atteint son apogée la nuit du 6 juin dernier, avec un mort et plus de 26 blessés, selon une dépêche de l’AFP.

L’armée tunisienne encercle aujourd’hui cette ville de 25000 habitants, coupée du reste du pays. Les militaires et les policiers se livrent à des violences, des pillages, des violations manifestes des droits de l’homme et des arrestations sommaires au motif d’opposition politique. Le leader syndical Adnane Hajji a été emprisonné. La situation est réellement préoccupante et la France ne réagit pas.

De très nombreuses personnes originaires, ou dont la famille est originaire de Redeyef, vivent actuellement à Nantes. Une vingtaine de manifestants ont engagé une grève de la faim pendant plus de trois semaines en face de la Préfecture de Région et près de 200 personnes ont manifesté à Nantes samedi 28 juin en solidarité avec les victimes de la répression à Redeyef. Et pourtant, ce problème n’est pas toujours pas abordé au niveau national.

C’est pourquoi, Madame la Ministre, alors que le Président de la République française affiche une bonne entente avec son homologue tunisien, M. Ben Ali, il ne me semble pas acceptable que le gouvernement français n’appelle pas le gouvernement tunisien à lever ce qui a tous les aspects d’un état de siège dans la ville de Redeyef. La France est dans son rôle en rappelant à tous les Etats leurs devoirs en matière de Droits humains. Votre nomination il y a un peu plus d’un an n’avait d’ailleurs sans doute pas d’autre but.

Ce cas spécifique est en définitive le révélateur d’une politique tunisienne qui bafoue les droits de l’homme et en particulier le droit de grève, la liberté d’expression, et qui maintient un peuple dans la misère.


J’aimerais savoir quelle politique votre ministère compte mettre en œuvre pour que la France mérite son appellation de « pays des droits de l’homme » à l’intérieur comme à l’extérieur de ses frontières, notamment sur ce cas précis de la Tunisie.


Je vous prie de croire, Madame la Ministre, en l’assurance de ma considération distinguée.





François DE RUGY

Anonymous said...

je kiffe trop tes ecrits
bravo