Sunday, July 31, 2011

Opération Ramadan ventre plat :-P

Pendant Ramadan, à partir de demain donc, on devrait peut-être penser à coller aux entrées des marchés, souks, pâtisseries... et sur ces "véhicules" improvisés des marchands ambulants... et partout ailleurs... coller donc des photos, en couleur, de consommateurs tunisiens, symptomatiquement ventrus... et en bonne santé, apparente... et à côté, d'autres photos, en noir et blanc, d'autres consommateurs, consommés quant à eux; des enfants somaliens (aux ventres ronds eux aussi), des syriens, des yéménites, des libyens (pas ceux qui sont ici)... et chercher à susciter une comparaison, à réfléchir... si bien sûr le citoyen-cible, affamé et impatient arrive à regarder ailleurs que dans les bananes ou les pains épicés... et à, peut-être, si Dieu le veut (le mois saint veut ainsi) évoluer un peu dans sa conscience... sa conscience humaine, tout court...
Avec beaucoup d’espoir...

Wednesday, July 13, 2011

Dans la foulée des tarifs de Tunisair...

Samir Bouzidi de l'Association Tunisiens du monde fait parler de lui ces jours-ci. Son coup de gueule contre Tunisair a eu écho et il doit s'en féliciter. Il a raison. Sur la page Facebook de Tunisair, et ailleurs, sur d'autres médias, on ne fait que s'expliquer et... s'excuser même ! On s'excuse de l'incident du passager autiste à Toulouse, et on s'explique sur les tarifs, le service, et les retards; c'est à dire tout ce dont se plaint Samir Bouzidi, et aussi ceux qui partagent son avis. C'est donc le prix du billet qui gêne, trop, et empêche de faire cet acte citoyen qu'est de voler avec le transporteur national et soutenir l'économie nationale ! Ajoutez à cela un service basique, ou médiocre et les voilà ses "frequent flyers" mécontents, et ils le disent. Comme ça. Ils disent qu'on veut faire du profit sur leurs dos. C'est tout.

Alors c'est ce qu'on reproche, haut et fort et sur toutes les tribunes, à un business ? Mais bien sûr que Tunisair profite du succès de ses destinations phares, Paris surtout, c'est une entreprise commerciale avant tout. Tout marchand peut se permettre de hausser le prix du produit qui se vend le mieux en sa vitrine, puisque le client en demande, et en demanderait toujours, par besoin ou par nécessité, et se forcerait à y mettre le paquet lorsqu'il le faudra. C'est la loi du marché. C'est comme ça. Les compagnies aériennes du monde entier, y compris les low-cost, appliquent une tarification ajustée à la demande, et c'est une vraie bourse de prix où celui qui réserve la veille de son départ paye pour celui qui a réservé quelques mois auparavant. C'est une toute nouvelle culture de voyager, de comparer, de réserver sur le net, et à l'avance... et cela m'étonne que des tunisiens vivant en Europe s'en plaignent. C'est eux qui devraient influencer le tunisien "du bled" à évoluer dans ses habitudes d'acheter. Ceux qui ont réservé au mois de mars sont bien contents maintenant ! Par contre ce qu'on pourrait, et on devrait, reprocher au pavillon national c'est deux choses, ou peut-être plus; la qualité du service à bord qui s'empire à cause des grèves du personnel de l'approvisionnement notamment, et peut-être aussi à cause des failles dans le recrutement et la formation du personnel de bord, et puis le forcing exercé sur les autorités de régulation du transport aérien qui fait retarder l'ouverture du ciel et donc l'arrivée des compagnies à bas-coûts avec lesquels on peut voler à des prix plus compétitifs... toujours si on réserve au bon moment, si on déniche les bonnes offres !

Je pense que, d'une part, il faudrait arrêter de vouloir voler avec Tunisair parce que c'est tunisien, par affinité donc, et apprendre plutôt à comparer, voir ce que les autres proposent... et puis choisir le transporteur qui conviendrait le plus, généralement celui qui affiche le meilleur rapport prix/service/sécurité. Tunisair sera à ce moment là dans l'obligation d'orienter encore plus ses efforts vers la satisfaction du client et aura sa part due du marché. D'autre part il faudrait réduire l'assistanat de l'état et couper avec l'idée de l'entreprise publique de monsieur tout le monde. Tunisair devrait rester étatique mais pas tributaire de l'état. Ils devraient apprendre à "jouer le jeu" sans penser que monsieur le contribuable sera toujours là pour faire sortir du gouffre au cas où ! Il faudrait qu'ils fassent du "airline business" pas plus !

Tuesday, July 05, 2011

Ces citoyens (extra)ordinaires...

Pendant que la Tunisie prend son temps, et se plait, à se révolter, à sortir de son ordinaire "paisible", à se trémousser dans tous les sens pour se trouver une nouvelle santé et vouloir faire rêver, espérer et construire... et pendant qu'un vent de liberté, très fort, souffle et se mélange à des valeurs qu'on connait encore peu, ou mal pour créer un atmosphère de désordre et d'incertitude; pendant que tout le monde s'agite, veut, dit, fait, pense, dénonce... Pendant ce temps, en marge de ce légitime bouillonnement, des citoyens (extra)ordinaires continuent de faire leur devoir, quotidiennement, anonymement, humblement, et avec dévouement. Comme si de rien n'était. Ils ne sont pas inconscients pour autant. Ils n'aiment pas le pays moins que tous les autres. Ils doivent en avoir des idées et des principes qu'ils aimeraient bien faire partager et défendre. Mais ils ont tout simplement choisi d'agir différemment. Puisqu'ils sont désormais libres de le faire. Ils ont préférés observer, attentivement, en silence, et ne rien changer à leurs habitudes d'avant la dite révolution, sauf par exemple tendre l'oreille pour écouter un débat houleux à la radio ou patienter là où on fait grève pour virer un ex-compatissant. Ils et elles se croisent, se reconnaissent parfois, s'évitent ou s'ignorent le plus souvent, ou encore ne s'estiment pas dignes d'une quelconque reconnaissance particulière. Ils et elles sont partout; dans nos administrations, sur nos routes, dans nos foyers... et ils donnent, et ils bâtissent, et ils sont magnifiques.

Sunday, May 29, 2011

Enfin libre !

Quelque part dans la banlieue sud de Tunis, hier au début de la soirée; des coups de klaxons assourdissants et répétitifs ! Je regarde dans le rétroviseur et j'aperçois un véhicule jaune, un taxi, en service, qui tentait de me dépasser, ligne continue pourtant ! Visiblement il s'ennuyait grave en tenant derrière moi, pourtant je roulais à une vitesse correcte. Quelques coups de phares, pour se signaler encore plus, et annoncer qu'il allait commettre un truc... puis s'aventurer prudemment ?! Peinard le monsieur ! Et il s'est engagé le con. Drôle d'engagement. Je me suis un peu rabattu sur le bas-côté, et la voiture qui venait d'en face à fait de même, et de justesse, à quelques centimètres près, on a pu éviter un grand bruit, un tas de tôle amassée, quelques familles en deuil... à cause d'une urgence, certainement. Va savoir laquelle ! Bien sûr, après s'être assuré qu'il était encore en vie, le courtois gentil taximan a fait signe de sa main, comme ça, et j'ai compris que je devais l'excuser, que c'était plus fort que lui, qu'il était un pro et que je n'avais pas à jouer sur son propre terrain... Voilà ! J'ai fini par lui donner raison. Et il avait raison. En revenant sur la file, devant moi, j'ai pu lire le sticker qu'il avait collé sur la lunette arrière de son taxi. Tout un message. Tout un état d'âme. Tout un esprit. Une bande autocollante qu'il avait certainement acheté après le 14 janvier. Un truc de révolutionnaire vous voyez ! Enfin Libre c'était écrit. Enfin Libre. C'est tout. Avec une typo fantaisie, où les lettres, libres elles aussi, ne se collaient pas et faisaient des courbes en vague. Toute la liberté dedans. Un truc révolutionnaire je vous ai dit. Alors j'ai tout compris. Forcément. Le monsieur se sentait bien libre, bien dans sa liberté à lui, et il ne fallait pas lui en vouloir pour ça. Surtout ne pas l'envier pour cet acquis. La liberté. Enfin !

Wednesday, March 09, 2011

L'aéroport de Gabés pour les réfugiés...

Des milliers de réfugiés fuyant la Libye se trouvent encore dans des camps à la frontière tuniso-libyenne, et l'aide et l'assistance sont de tous bords pour permettre à ses malheureux de survivre en attendant leur rapatriement vers leurs pays d'origines. L'aéroport de Djerba vit depuis quelques jours une ambiance inhabituelle, et au terminal il y a plus de travailleurs africains et asiatiques que de touristes européens; plus de big bags sur les dos que des souvenirs de vacances. L'infrastructure aéroportuaire semble bien supporter tout ce flux, mais Djerba veut aussi garder, et c'est toujours le cas, ses vols charters et réguliers programmés et servir les autres passagers dûment, même s'il n'est pas si gênant que ça si une fois dans sa vie on côtoie des réfugiés dans une salle d'embarquement...

L'alternative à Djerba serait bien Gabés, qui dispose d'un aérodrome classé international et qui pourrait accepter simultanement deux voir trois moyens porteurs de 180 siéges chacun. Cela permettrait de réduire les délais d'attente à Ras Jedir et donc minimiser tous risques de conflits éthniques, épidémies... et aussi expédier les "retours à domicile" parce qu'un bengalais, un égyptien, ou un ghanéen préférerait toujours son chez lui même si il s'y plait à l'ambiance pendant le couscous du midi. Je ne sais pas si les autorités ont étudié cette possibilité, mais ça serait bien de s'y pencher, ne serait-ce que pour les quelques jours à venir, pour les quelques milliers encore "en sursis". Il y aura bien sûr des mesures (express) de sûreté à prendre, des conditions sanitaires à satisfaire, et toute une logistique. Et puis Gabés y gagnera en réputation, non ?!
Une chose est sûre, nos hôtes préférent de loin le luxe de rentrer en avion que par bateau, et sûrtout pas un bâtiment de la marine française :-D

Thursday, March 03, 2011

Ai-je compris !

Alors si j'ai bien compris, gouvernement de technocrates jusqu'au 24 Juillet, date à laquelle on aura à élir les membres de l'Assemblée Constituante. Cette assemblée aura comme tache de procéder à l'amendement de la Constitution et gérer la phase de transition politique, puisque le gouvernement sera dissous. Une fois la Constitution amendée, ou refaite... on saura si ça va être un régime parlementaire ou semi-présidentiel, et on pourra aller voter, après une campagne bien sûr... C'est à dire dans une année, voir un peu plus !

Sunday, February 06, 2011

Le devoir de résultat...

Remettre la politique au coeur de nos vies sociétales suppose préalablement d'en redéfinir les devoirs: devoir de compétences, devoir d'excellence, devoir de résultat. C'est comme cela que nous évoluerons vers une meilleure gestion de nos énergies potentielles. C'est le principe adopté dans toutes les entreprises sérieuses : on fait travailler des gens qualifiés et l'on exige de leur part des résultats. Pour éviter les dérives ou les défaillances, on forme en permanence et l'on procède à des évaluations périodiques. Ce principe naturellement rend intolérable le cumul des fonctions pour être certain que celui qui est à son poste fera bien ce que l'on attend de lui et ne sera pas distrait ou empêché par d'autres occupations perturbantes. Selon Clemenceau, " la guerre est une chose trop grave pour la confier à des militaires" ; si on ose le parodier, on dirait : la politique est une chose trop sérieuse pour la confier aux seuls politiciens.


J.-C. Baert. Extrait du journal des lecteurs de Marianne.

La scène du jour : une affaire de bidons !


En fait c'était hier, pour la précision... en fin d'après-midi, dans une grande ville, dans une banlieue résidentielle, à quelques mètres d'un CHU, d'une grande surface, d'un foyer universitaire... au coeur de la ville donc - au coeur de la vie :) ... une scène du sud ou du centre ouest de la Tunisie, peu habituelle pour certains, peu rassurante ou, aussi, excitante pour d'autres. Moi je suis des habitués mais ça m'a quand même scotché, un peu !

D'abord j'ai aperçu deux ou trois voitures garées à droite, heureusement :) et qui semblaient attendre ! Puis j'ai vu un pick-up, vous voyez ! Ensuite j'ai vu des bidons, beaucoup de bidons, marqués en rouge et en vert, et enfin j'ai vu une pompe. Derriére la pompe il y avait un homme. Cet homme tournait une manivelle et faisait remplir d'autres... bidons. Voilà tout. Vous voulez comprendre un peu plus ? Je vous fait un dessin peut-être ?! Dis papa, on dessine comment un carburant de contrebande ?!

Bien sûr, je n'apporte rien de nouveau là. Si j'étais journaliste mon boss aurait même craché dessus ce papier. Vous avez raison. Moi même qui dit être habitué de ces scènes de bidons ne voit pas pourquoi en parler, à part, peut-être, le fait que ça se passe, cette fois-ci, dans une grande ville, cotiére, en plein quartier résidentiel et commercial, sans gêne aucune, le plus naturellement possible. À penser que c'est le méchoui en face qu'est l'intrus et l'illicite !!! Le méchoui, voyez-vous ?!
Et on inverse, tout, maintenant, parce que c'est la révolution à ce qu'il parait, la liberté, la démocratie. L'évolution tout de même.