Thursday, October 08, 2009

À une passante...

La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?

Ailleurs, bien loin d'ici ! Trop tard ! Jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !

Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal.

5 comments:

Anonymous said...

que c'est beau... merci Lowe pour ce texte!
sohappi

Anonymous said...

Lire le blog en entier, pretty good

venus said...

J'adore... merci pour le partage

sinon, pourquoi t'es plus actif sur ton blog ?

Ahmed said...

Marhbé bik :)

C'est pas les brouillons qui manquent, mais parfois je suis en panne d'inspiration ! Parfois j'me dis aussi que les lecteurs ne sont plus les mêmes qu'avant et que à quoi bon, mais je sais que j'ai tort là ! J'ai cru que ça allait repartir avec le texte sur B&B mais...

venus said...

Écris pour toi même, écris pour ton propre plaisir, écris des débilités si tu veux, des choses incohérentes et insensés à tes yeux, le plus important c'est d'écrire, le reste, tu t'en fous royalement, qu'il ait des lecteurs tant mieux, pas de lecteurs tant pis...

crois moi, beaucoup de blogs qui n'ont pas raisons d'êtres sont là , actifs et ont pleins de visiteurs, alors que dire du tien....

j'attends la prochaine note ..