Mercredi dernier sortait en France le film "Indigènes" de Rachid Bouchareb, avec Jamel Debbouze, Samy Naceri, Roschdy Zem, et Sami Bouajila. Que des noms arabes, mais détrompez-vous, c'est des vrais français. Le réalisateur était invité hier soir sur le plateau d'une émission littéraire de France 2 et, bien sûr, on a parlé de l'oeuvre. Ce qui m'a marqué personnellement, et qui m'a donné envie d'en parler, c'est l'engagement et la vision qu'avait ce film, avant sa sortie en salle, et, je pense, avant même sa production et sa réalisation. L'idée en fait. Dans la polémique sur l'histoire de la colonisation, les harkis, l'immigration... ce film vient principalement cibler le politicien français et le pousser à réagir et prendre des décisions concrètes, en faisant connaitre au spectateur des faits qu'il ignorait, et qui ont de l'impact sur sa position vis-à-vis de la question. Parce qu'en France, on se soucie, bon gré malgré, de l'avis du peuple, et on réagit en conséquent. Conséquences de tout cela, le jour même ou le film est sorti, Dominique de Villepin annonce que ses "indigènes" qui ont combattu coude à coude avec des français pour libérer "la mère patrie" toucheront désormais la même pension que les vrais français de l'Armée Française. La discrimination n'est plus. Les vivants d'entre eux pourront fièrement crier "Liberté, Egalité, Fraternité". La décision, tardive peut-être, n'est pas d'une importance mineure. Par ailleurs, je crois même savoir que des voix appellent à la reconnaissance de l'arabe en tant que langue officielle en France. Remarquez que, dans ce film, une grande partie du dialogue, se fait en arabe... preuve de l'importance de cette langue dans le schéma social et la nouvelle culture française. C'est l'Union Européenne qui devra décider. Si ça se fait, les turcs feront certainement pareil en Allemagne, et aussi les arabes et les asiatiques en Grande Bretagne. C'est tout un mouvement en fait. C'est réjouissant pour le maghrébin, l'arabe que je suis. "Indigènes", le film, a-t-il réussi sa mission ? Sans doute...même si d'un point de vue cinématographique, des critiques lui ont reprochés la narration très classique. A ce détail, Rachid Bouchareb a répondu d'un air un peu nonchalant... preuve que l'important dans le film était le message et beaucoup moins le cinéma en soi.
J'ai eu beau chercher une transition pour parler du cinéma tunisien mais j'n'en ai pas trouvé. Le cinéma tunisien n'a donc rien à voir avec celui d'en haut. Les connaisseurs me corrigeraient volontiers, moi qui n'est pas un spécialiste.
Saturday, September 30, 2006
Le film qui vise le politique :
Publié par Ahmed à 13:00
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
No comments:
Post a Comment